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Le cynorhodon

3 mai 2020

Je finirai à gauche?

J’ai commencé ma vie avec une conviction profondément libérale. Je pensais qu’il ne pouvait être que bénéfique que l’être humain soit libre pour développer notre monde actuel. Cela passait par un retrait de l’état des affaires courantes, par un désengagement des principales entreprises, par une dérégulation, et par un encouragement de l’initiative personnelle qui permet, par exemple, quelques beaux succès dans les start-ups.

Je pensais également qu’il faut responsabiliser nos concitoyens pour qu’ils gagnent en autonomie. J’avais confiance dans le fait que le libéralisme maintiendrait une certaine idée de l’intérêt général, que les actions ne seraient pas uniquement réalisées dans un intérêt personnel.

Et je pense que je me suis trompé.

Depuis quelques années, nous voyons que le libéralisme a généré la mondialisation. En réaction, nous voyons monter l’individualisme et le populisme. L’individualisme définit l’individu comme particule élémentaire au centre du réacteur. Et l’individu pense qu’il se développera mieux s’il est totalement indépendant. Le populisme est un peu la même chose mais à l’échelle d’un pays: “nous nous en sortirons mieux si nous sommes indépendants”. La force de l’union est donc un concept en voie de disparition, tout comme l’interêt général, et  beaucoup de personnes ou de pays ne pensent plus qu’à eux-mêmes, j’en veux pour preuve le célèbre “America first” de mon plus toxique ennemi.

Le libéralisme a également entrainé la dérégulation, c’est-à-dire la réduction des règles encadrant tous les process d’une économie. Et comme les humains ont la fâcheuse tendance à exploiter leurs congénères depuis des milliers d’années, la conséquence est une dégradation de notre environnement social après des siècles de progrès. Cela se traduit en général par des conditions de travail dégradées, comme par exemple celles des chauffeurs routiers, des livreurs Deliveroo ou des taxi Uber. Je ne parle pas des contrats “zéro heure” de nos voisins brexiteurs. 

La dérégulation a donc rappelé à l’homme (et la femme) ses plus bas instincts de domination hérités de l’ère bestiale, et nous revenons au système du dominant (celui qui définit règles) et du dominé (celui qui les subit).

Je pense donc que le retour d’une dose de régulation dans notre système économique et social permettrait de limiter les effets néfastes de nos plus bas instincts. De là à dire qu’il nous faut un Etat plus fort, plus interventionniste, il n’y a plus qu’un pas que je n’hésite pas à franchir même si cela prêche pour un retour d’une certaine dose de socialisme. Et en fin de compte, le socialisme, de par le role central de l’Etat, est un système démocratique où une élite impose ses vues au peuple par le biais de la régulation et de l’encadrement législatif. En un certain sens, c’est une forme d’élitisme comme l’ont montré les socialismes soviétique ou chinois. 

Bien entendu, je ne prêche pas pour la mise en place de ces systèmes dictatoriaux, mais plutôt pour les systèmes de “Welfare states” ou états-providence tels qu’établis en Europe du Nord et qui me semblent être un bon équilibre. D’ailleurs, plusieurs idées assez novatrices viennent de ces pays, comme la taxation des vols intérieurs, le revenu universel, le congés parental pour les pères ou encore Greta Thunberg. 

La régulation va nécessairement diminuer certains travers de l’individualisme et pourrait permettre ainsi de revenir à un certain sens de l’intérêt général, relançant ainsi les efforts sur l’écologie, le contrôle des flux migratoires, les équilibres géopolitiques  et l’harmonie des politiques extérieures.

Nous aurons bien besoin de cette régulation pour sortir de la crise sanitaire, économique et sociale que nous traversons.

En général, on vote à gauche quand on est jeune, puis à droite quand on est plus vieux. Je suis probablement en train de faire le chemin inverse; j’aurai beaucoup appris.

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29 février 2020

Fiction

MDR: toute ressemblance avec des personnes existantes est bien entendue fortuite.

- Pour poursuivre notre réunion, j’aimerais prendre une décision sur les actions dont nous avons parlé ces dernières semaines. Cette année va être cruciale non seulement pour moi mais aussi pour vous. J’ai besoin de montrer l’efficacité de notre action avant l’échéance. Les résultats ne sont pas mauvais mais la compétition commerciale reste rude. Même en nous protégeant par des taxes. Je pense qu’il faut aller plus loin. Nous avions deux options. Ou en sommes-nous?

- Monsieur le Président, pour ce qui concerne la taxation des produits étrangers, je pense que nous sommes arrivés au bout de ce que nous pouvons faire. Taxer plus les produits “grand public” priverait nos concitoyens de produits qu’ils apprécient, d’une part, et de produits bon marché d’autre part. Nous pouvons par contre augmenter les pénalités contre les produits industriels, comme les avions Airbus. Nos électeurs applaudiront. Mais pas les produits alimentaires européens ou les  produits bas de gamme asiatiques. Notre marge de manoeuvre est donc faible.

- Monsieur le Président, nous avons analysé les opportunités de mener une campagne d’information sur nos produits nationaux et de désinformation sur les produits étrangers. D’après nos analyses et nos sondages, ces campagnes pourraient avoir un impact dans les classes moyennes supérieures et au dessus. Mais pas sur les classes populaires qui sont étranglées financièrement et n’ont pas d’autre choix que d’acheter des produits asiatiques bas de gamme. L’impact de ces campagnes sera donc relativement faible d’après nos analyses.

- Nous n’avons donc pas de solution digne de ce nom…

- Monsieur le Président, il faut prendre en compte qu’à l’heure de la mondialisation, le principe des vases communicants fait que nous ne pouvons renforcer notre pays qu’en affaiblissant les autres.

- Et alors?

- Monsieur le Président, il existe des moyens d’affaiblir un pays. Autrefois, c’était la guerre. Nous avons maintenant d’autres moyens.

- Continuez, allez au but.

- Nous avons vu que le SRAS de 2003 avait affecté la performance économique chinoise alors que la mondialisation étai moins poussée que maintenant. Le SRAS était fortuit, naturel. Nous avons maintenant les moyens techniques de créer des virus avec la dangerosité et la vitesse de propagation voulue.

- Vous n’y pensez pas. Comme vous le dites, à l’heure de la mondialisation, notre pays serait également affecté rapidement et nous serions tous dans le même panier.

- Monsieur le Président, nous avons deux avantages: nous connaissons le virus; nous l’avons créé. Nous pouvons donc préparer un vaccin efficace pour notre population. D’autre part, nous avons l’avantage du planning: nous pouvons lancer l’épidémie quand nous serons prêts à y faire face.

- Vous vous rendez compte de l’impact si c’était révélé?

- Nous pourrons toujours nier. C’est tellement gros que peu y croiront. Et puis, il faudra faire attention d’éliminer les personnes qui auront initié l’épidémie. Ce seront les seules à être au courant… avec les personnes présentes dans cette salle.

- Bon, où en êtes-vous?

- Monsieur le Président, nous avons mené des études dans notre centre de recherche centralisé. Nous avons créé un virus à partir d’un Coronavirus, assez commun, que nous avons modifié par génie génétique avec des séquences d’ADN du virus de la grippe H1N1. Les avantages sont que le virus vole, donc très contagieux, qu’il est résistant aux vaccins actuels et surtout qu’il reste transmissible de l’animal à l’homme, comme le coronavirus souche, ce qui permettra de brouiller les pistes sur l’origine de l’épidémie. Nous avons par ailleurs développé un vaccin, efficace à 98% sur les chimpanzés.

- Pourquoi les chimpanzés? Qui a financé ce putain de programme?

- Monsieur le Président, les chimpanzés sont les animaux plus proches de l’homme. Le programme a été financé par mon service, sur fonds propres. Restant de petites économies des années passées. Nous n’avons bien entendu pas commencé la production industrielle du vaccin.

- OK. Quel est votre plan?

- Nous sommes prêts à disséminer les souches de Coronavirus. Le vaccin est prêt à être produit en grande quantité. Nous pourrions injecter les souches dans des animaux d’abattage en Asie. La simple absorption de tissus pourrait contaminer un être humain. La méconnaissance et le temps de réaction des autorités sanitaires fera le reste. On peut également injecter le virus à un patient dans un hôpital, en toute discrétion. Nous avons des pions déjà bien placés de par le monde. Le tout est de déclencher l’épidémie quand nous serons prêts à y faire face. Je me répète mais c’est important.

- Vous êtes un sacré enfoiré. Quels sont les risques pour nous?

- Ils sont multiples, de probabilité très faible mais avec impact élevé. Le premier est le risque de mutation du virus. Si c’est le cas, notre vaccin ne protègera plus nos populations. Jusqu’à présent, nous n’avons pas vu de mutation en dépit du nombre de transmissions entre espèces animales différentes. Un autre risque est l’incertitude sur le taux de mortalité. Nous tablons sur 5% des personnes contaminées mais l’incertitude est de +/- 3%. Une mortalité de 8% est équivalente au SRAS, une mortalité de 2% serait trop basse pour déstabiliser un pays.

- D’autres risques?

- La divulgation de l’origine de la contamination. Il faudra prendre des mesures radicales pour éviter cela.

- C’est à dire?

- Pour la contamination humaine, le meilleur moyen est d’injecter le virus à un de nos agents après qu’il ait été vacciné, pour qu’il accepte la mission. Il sera alors contaminant pendant environ 4 jours mais ne mourra pas. Il faudra alors l’éliminer. Le patient 0 restera donc introuvable. Même principe pour la contamination par voie animale.

- Et on viserait qui?

- De manière générale, toutes les puissances économiques.

- D’abord la Chine. Un impact sur leur outil de production nous permettra de relancer notre industrie et d’augmenter notre PIB. Tout bénéfice pour nous, si nous anticipons, là encore, en nous préparant à faire face à la pénurie des équipements et produits en provenance de Chine. Il faudra faire des stocks pour environ 6 mois, ce qui est a durée probable de l’épidémie. Ensuite, le Japon et la Corée du Sud. Dans ce cas, la propagation se fera quasiment naturellement grace à la perméabilité des frontières, du moins en début de crise. Ensuite l’Europe. Le plan est de contaminer en Italie du Nord car c’est le poumon économique d’un des pays les plus faibles et désorganisés d’Europe. On peut compter sur le manque de rigueur locale pour accélérer l’épidémie. Ensuite, les grandes idées européennes de libre circulation feront le reste. Et pour finir, il faudra noyauter les réseaux sociaux et les médias européens pour qu’ils contribuent à la panique.

- L’afrique et l’Inde?

- A priori, on n’y touche pas, ce ne sont pas des concurrents. Et puis, ça pourrait être dévastateur. Quoique… les migrants africains pourraient être la source de contamination de l’Europe.

- OK. On peut être prêt en combien de temps?

- Le principal obstacle reste de choisir la façon de produire la vaccin. Nous avons deux options: soit nous injectons la souche dans le vaccin de la grippe saisonnière et organisons une grande campagne de vaccination gratuite, officiellement de la grippe.

- Mais tout le monde ne sera pas vacciné.

- C’est vrai. L’autre option serait de développer une unité de production de masse dans un de nos centres de recherche. Nous stockerons les vaccins et serons prêts à vacciner dès que le virus arrivera sur notre sol, soir deux mois après le début de l’épidémie d’après nos simulations. C’est le plus sûr mais couterait environ 0,8 unités.

- C’est peu par rapport aux retombées économiques attendues.

- Mais comment justifier que nous aurons un vaccin en si peu de temps après l’apparition de l’épidémie?

- On pourra toujours parler d’un système de génie génétique révolutionnaire. Ce qui n’est pas si faux d’ailleurs. Et puis, cela fera de la pub à notre industrie pharmaceutique. On peut être prêt à vacciner dans 7 mois environ.

Le Président releva la tête, prit une grande inspiration. Il remit en place sa mèche laquée comme le canard de ses plus féroces ennemis.

“OK, faites moi un plan détaillé. On se revoit pour prendre la décision. Et mettez dans la liste aussi l’Iran. Ils commencent à me les briser menues à bruler mes portraits”.

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18 janvier 2020

L'heure des choix

A force de procrastiner, nous sommes arrivés à l’heure fatidique où nous devons faire des choix dans l’urgence. Comme disaient Jacques Chirac ou Nicolas Hulot ou encore Germaine Espougnasse: “la maison brule” et nous la regardons bruler sans bouger. Sans même faire appel aux pompiers.

En dépit de ce que prônent les climato-septiques, nous avons bien à faire face à une évolution climatique. Est-elle due à l’activité humaine ou à un cycle naturel? Nous n’en savons rien pour l’instant mais la corrélation de ce réchauffement avec l’ère industrielle est certainement un indice à ne pas négliger. 

Les indications de ce dérèglement sont de plus en plus nettes surtout dans les régions où les températures sont au voisinage des changements de phase: les pôles sont terriblement affectés car les quelques degrés de plus font fondre les glaces. Le changement est moins perceptible dans d’autres régions car nous sommes loin de ces seuils de changement de phase. Une autre indication est l’augmentation des phénomènes météorologiques violents. Donc, n’en déplaise à Donald et ses Mickeys, le réchauffement s’opère bien sous nos yeux grand fermés.

Il va donc falloir faire des choix.

Tout d’abord l’automobile. Cette voiture que j’aimais tant et que je me mets à détester tant elle aura eu un impact négatif sur notre planète. Les automobilistes roulent toujours autant seuls à bord et génèrent de plus en plus de gaz carbonique. Certains gouvernements ont bien essayé d’augmenter le prix des carburant pour inciter à des conduites différentes, mais ils se heurtent violemment, soit à la population (ce fut la cristallisation des gilets jaunes), soit au lobby de l’industrie automobile qui pratique un chantage à l’emploi. Il sera difficile de se passer d’automobile mais il va falloir réduire l’usage du moteur à explosion. La première solution est de limiter le nombre de kilomètres parcourus, par exemple en incitant à ne plus voyager seul. Je ne crois pas en la bonne volonté des Français et pense que la seule option est la sur-taxation des carburants, le produit de cette taxe pouvant être utilisé pour développer des sources d’énergie alternatives ou renouvelables. Le second axe est de simplement remplacer le type d’énergie. Dans ce cas l’électrique s’impose par sa facilité de mise en oeuvre. Mais deux problèmes se posent: quel est le bilan carbone de la fabrication ou du recyclage des batteries? Et comment fournir suffisamment d’électricité pour alimenter toutes ces automobiles? Je ne peux croire que nous allons créer suffisamment d’éoliennes ou de générateurs solaires pour répondre à ce besoin, du moins dans un premier temps. La planche de salut pourrait être l’énergie nucléaire. Le paradigme se présente comme ceci: si nous confirmons notre  volonté de consommer toujours autant d’énergie, il faut choisir le moindre mal parmi l’énergie nucléaire, dangereuse mais ne générant pas de gaz carbonique, et le réchauffement climatique. Mesdames, Messieurs les écologistes, il faudra choisir et je vous exhorte à bien analyser les risques avant de demander la fin du nucléaire. 

Ensuite, les avions. Contrairement à une idée reçue, les avions ne consomment pas beaucoup plus qu’une voiture: les évaluations d’Air France sont de l’ordre de 6 litres de kérosène pour 100 km et par passager. Donc autant qu’une voiture ayant seulement un conducteur. Par contre, l’avion génère beaucoup plus de CO2 que les trains, électriques. Là encore, en France, merci à l’électricité nucléaire! J’en viens donc à la proposition des troupes de JL Mélenchon: interdire les vols à courte distance, idée héritée des pays nordiques qui font office de maitres à penser en la matière. Je dois reconnaitre que j’adhère à cette idée, non pas en interdisant mais en surtaxant les vols intérieurs, le produit de cette taxe pouvant être utilisé à la remise en état de notre système ferroviaire (que je chéris, même si je viens de recevoir un SMS m’annonçant l’annulation de mon prochain train)

Les poids lourds. Rien qu’en tapant ces deux mots, je m’énerve. Si on cumule la pollution au CO2 et aux particules fines, les autoroutes saturées (on ne voit parfois même plus les panneaux indicateurs à cause du mur de poids lourds sur la file de droite), la recrudescence d’accidents et les conditions de travail pitoyables des chauffeurs, je me demande pourquoi nos gouvernements ne font pas plus pour favoriser le ferroutage. Cette solution aurait un double avantage: réduire les nuisances mentionnées plus haut et relancer le chemin de fer. Mais j’imagine que, là encore, les lobbies professionnels sont puissants et qu’il n’est pas facile d’infléchir la tendance sans avoir à faire face à des grèves qui bloqueraient toute la France. En parant de grèves, celles, récurrentes, de la SNCF ont fait baisser le trafic de ferroutage de 65%, probablement au profit du transport routier.

Le modèle de consommation. On parle beaucoup de décroissance. Effectivement, quand on sait que les ressources annuelles de la planète sont consommées en 8 mois environ, il faut réagir en consommant moins. C’est la décroissance. Pour y arriver, deux solutions très simples: la première est que chacun d’entre nous (je parle des membres du G7) fait un effort pour réduire sa consommation de 30% environ afin de revenir à une consommation en ligne avec ce que la planète peut produire. Moins de kilomètres en avion, voiture, et poids lourds, moins de viande, moins de plastiques permettront de réduire aussi nos émissions de CO2. L’autre solution de décroissance est celle qui pourrait palier à un manque de volonté des populations les plus riches de moins consommer. Il s’agit de réduire le nombre de consommateurs: non pas en les exterminant mais en adoptant une politique de réduction des naissances avec un objectif de -30% sur les 20 prochaines années. Le problème sera un vieillissement des populations et un manque de main d’oeuvre mais cela pourrait être compensé par le travail robotisé et par la longévité accrue. L’idée du développement de l’intelligence artificielle pour initialiser une phase de décroissance me plait assez car elle donne un but philanthropique à ce développement même si les GACA sont sur le coup depuis longtemps… et ce ne sont pas des philanthropes.

Ma perception actuelle est qu’une réduction de la consommation par personne est utopique, tant le marketing a envahi tous nos médias et tant nous sommes habitués à consommer sans compter, et au confort associé. Donc, à moins d’une révolution culturelle, la solution de réduction du nombre de consommateurs semble la plus réaliste.

Briser certaines idées préconçues. Je vous ai parlé de la consommation des avions. Mais on nous rebat les oreilles avec des sujets bateaux comme l’Amazonie qui serait le poumon vert de la planète. Certes, c’est une grande, très grande forêt, mais il y en a d’autres de par le monde et je doute que toutes les petites forêts qui couvrent le reste de notre planète ne génère pas plus d’oxygène que l’Amazonie. Des kyrielles de petits arbres ne sont-elles pas aussi utiles et efficaces que des myriades de grands arbres? Un autre point à prendre au sérieux: le phytoplancton. Ces micro-algues circulant entre deux eaux, juste sous la surface des océans, pourraient bien être des puits de carbone bien plus importants que les forêts, quelle qu’elles soient. Une preuve flagrante est que le phytoplancton est à l’origine du pétrole que nous brulons aujourd’hui: l’accumulation de ces algues au fond des mers sur des millions d’années a généré des quantités de pétrole gigantesques. Les océans sont donc peut être les vrais poumons de notre planète. Tout cela est en cours d’investigation. Une autre idée préconçue est que le CO2 est le principal coupable du réchauffement climatique. D’autres gaz ont des effets beaucoup plus néfastes, comme le méthane. Et d’où vient le méthane: de la digestion imparfaite des ruminants. Voilà donc une bonne raison de réduire notre consommation de viande. Le méthane serait aussi piégé dans le permafrost sibérien: un dégel consécutif au réchauffement global en libèrerait alors des quantités énormes. C’est un phénomène d’avalanche réellement inquiétant. 

La globalisation. Toutes les idées exposées ci-dessus doivent être étudiées et développées dans une perspective globale. Une exemple: surtaxer les vols intérieurs pourrait avoir l’effet inverse de celui recherché. Pour aller de Paris à Nice, les passagers passeront par Zurich ou Munich pour éviter les surtaxes. Il est donc important que chacun joue le jeu (mais je n’y crois pas, pardonnez ce coté blasé), et, surtout, que les gouvernements adoptent les mêmes mesures en même temps. On a parlé d’une sur-taxation du kérosène. Cela ne peut s’envisager qu’à l’échelle européenne car, sinon, les avions iront ravitailler dans les pays où le kérosène n’est pas sur-taxé.

La voie du milieu. Dans ma réflexion, je me heurte à l’intégrisme de certains mouvements. La solution, si nous voulons l’adhésion d’un maximum de personnes, ne viendra pas d’attitudes extrêmes mais du fait que chacun d’entre nous fait un petit effort. C’est le produit “Nombre multiplié par effort” qui importe. Un petit effort de tout le mode a le même impact qu’un très gros efforts de peu de personnes. Par exemple, pour le covoiturage: si tout le monde acceptait de le pratiquer une fois par semaine, cela réduirait le nombre de voiture sur les routes de 10% (en supposant deux personnes par voiture au lieu d’une). Cette baisse permettrait en outre de réduire la perte de temps dans les encombrements et les énervements associés, entrainant ainsi un gain de productivité. Un petit effort avec un impact important donc. De même, pour la consommation de viande: pourquoi une guerre entre vegan et “viandards” alors que manger de la viande quatre fois par semaine pourrait déjà avoir un impact positif sur notre environnement. Pourquoi arrêter le nucléaire maintenant? Réfléchissons, mettons en place un plan à long terme pour profiter encore un temps du nucléaire et de son impact sur la réduction des émissions de CO2, tout en planifiant une transition dans 50 ans (par exemple). Il va donc falloir pratiquer l’art du compromis pour un transition en douceur. Ceci étant, l’urgence est telle que nous aurons peut être besoin d’un gros effort de tout le monde!

Nous voyons apparaitre des idées un peu partout pour sortir de l’urgence climatique mais il semblerait que nous manquons de volonté, de courage politique et de synchronisation au niveau européen. Un espoir vient néanmoins de la prise de conscience des jeunes, comme cela s’est vu en France et en Allemagne lors d’élections récentes. Les jeunes ont en effet massivement voté pour des partis écologistes, en réaction à leur perception du statu quo politique sur le réchauffement, qui n’est pas encore pris assez au sérieux. Ils ont raison, il faut les soutenir en les aidant à mettre en place des choix que la sagesse des plus vieux leur permettra de mieux choisir. C’est l’heure, il ne faut plus tarder.

3 janvier 2020

Meilleurs voeux Vin-Vin

 

Voilà venu le temps du nouvel an,

Voilà venu le temps des bonnes résolutions!

 

Arrêter de fumer? C’est déjà fait.

Arrêter de boire du vin? Impossible pour un viticulteur.

Arrêter de m’énerver au volant? C’est aux autres à mieux conduire en fin de compte.

Faire du sport? Les vignes s’en occupent pour moi.

Perdre du poids? Pourquoi pas.

Être plus optimiste? surement.

Recommencer à écrire? J’en ai bien envie

 

Alors, que faut-il nous souhaiter pour cette nouvelle année?

 1. Que Donald et ses mickeys arrêtent de faire de grosses bêtises

On a beau dire, les USA restent la première puissance mondiale et, quand leur leader perd les pédales, le monde se casse la figure… Les USA étaient tellement impliqués dans la régulation des relations internationales que leur sortie progressive de ce schéma et les erreurs majeures qui s’en suivent se font au détriment des équilibres géopolitiques. Leur retrait du nord de la Syrie a généré un bain de sang et des milliers de déplacés. Leur retrait de l’accord sur le nucléaire iranien a généré des tensions qui se propagent maintenant jusqu’en Irak et en Arabie Saoudite. D’autre part, le retrait des USA des accords de Paris a mené à la faillite la dernière COP, laissant le champ libre aux climato-sceptiques. D’un autre coté, Donald obtient de bons résultats de politique intérieure et son “America first” a toujours autant de succès. Gageons donc que 2020 verra sa réélection. Il ne reste plus qu’à souhaiter qu’il glisse malencontreusement sur une peau de banane, ou sur une vieille peau du Congrés.

2. Que les néo-fascistes reculent

Par néo-fascistes, j’entends les nationalistes, protectionistes, isolationistes et toute la clique. Des exemples? Trump, Salvini, Netanyahou, Morawieki, Orban, Johnson, Bolsonaro, Erdogan, etc… La liste devient longue et je ne parle pas des fascistes historiques comme les chinois, les russes ou les coréens du nord. 

La montée des nationalistes est probablement liée à un rejet de la mondialisation et de tous les travers associés. C’est un repliement sur soi consécutif à une crainte de perdre le contrôle de sa destinée. Cette crainte est probablement justifiée car le manque de régulation des échanges mondiaux aboutit à une anarchie qui fait peur aux personnes qui peuvent perdre le peu qu’ils ont. Je me demande parfois si le problème n’est pas plus la dérégulation, et donc le libéralisme, plutôt que la mondialisation. La mondialisation aurait-elle été la même si les échanges internationaux avaient été mieux régulés, par exemple avec des droits de douanes indexés sur le différentiel de niveau de vie entre pays importateurs et exportateurs? Je suis de plus en plus convaincu qu’un état fort avec une bonne dose de régulation intérieure comme extérieure nous ferait beaucoup de bien.

En tout cas, ces néo-fascistes nous font bien du mal car la préférence nationale oblitère l’intérêt général, avec les impacts catastrophiques sur la gestion des conflits, des flux migratoires et des urgences climatiques. Je ne peux donc que souhaiter que ces personnes néfastes aient moins d’emprise en 2020. Pour cela, il faudra également répondre aux attentes des peuples, en leur proposant des solutions alternatives au repli sur soi.

3. Qu’Ursula soit soutenue

La très élégante présidente de la commission européenne a commencé son mandat avec un message fort sur l’écologie, et plus précisément sur la réduction de nos émissions de CO2. Vous direz que ce sont encore des paroles vaines, du même acabit que celles de la COP21, qui n’ont pas résisté longtemps aux contraintes d’efficacité économique. Pourtant, j’ai perçu dans son discours des signes de réalisme qui me font espérer. Elle a en effet mis à l’index les centrales à charbon, chères à son pays d’origine puisque Angela Merkel les avait relancées pour mettre à l’arrêt la production nucléaire. Le corollaire est que, dans le discours d’Ursula, le nucléaire est présenté comme une alternative temporaire pour limiter les émissions de CO2, en attendant que d’autres types d’énergie prennent le relais. Des deux maux, il faut choisir le moindre et, en l’occurence, l’urgence est à la limitation des émissions de CO2 et non l’arrêt du nucléaire.  Souhaitons donc qu’Ursula soit soutenue par la majorité des états membres et que l’Europe devienne effectivement un exemple planétaire de transition énergétique. 

4. Que la concurrence s’ouvre enfin sur les rails

La SNCF est un des derniers bastions du syndicalisme radical, incarné par la CGT et Sud, qui ne savent rien faire d’autre que bloquer, et rien proposer d’autre que taxer les riches, sans pour autant voir, ni reconnaitre, qu’ils sont eux-mêmes des nantis, non pas pour leurs revenus mais pour leurs acquis sociaux. Toute reforme qui déplait à ces syndicats intégristes est donc freinée par des grèves dans les transports, que l’objet de la réforme touche ou non ces transports, d’ailleurs. Le noyautage des transports par les syndicats intégristes est une position stratégique qui leur permet d’assoir leur pouvoir de nuisance. J’en viens donc à souhaiter que l’ouverture de la concurrence sur les rails amoindrisse le pouvoir de nuisance des syndicats les plus radicaux en leur supprimant cette position stratégique. J’ai appris récemment qu’un appel d’offre a été lancé par la région PACA pour ouvrir les TER à la concurrence. A vrai dire, j’ai un peu de mal à comprendre comment deux sociétés pourront cohabiter sur un même rail mais je veux y voir une avancée. Nous verrons bien.

5. Que le vie politique française se diversifie

La vie politique française a été nettoyée par LREM au même titre qu’un antibiotique nettoie l’organisme de toutes ses bactéries, sans sélectivité. Il ne reste donc plus grand chose à droite, ni à gauche hormis un soubresaut écologique et un parti nationaliste toujours stabilisé sous son plafond de verre.  D’autre part, le président Macron est de moins en moins soutenu dans son action, comme par exemple pour la réforme des retraites qui peine à trouver l’adhésion de nos concitoyens. Le danger est donc que Macron échoue dans sa manière de gouverner différemment et que cela bénéficie au Rassemblement National. Il apparait donc urgent de diversifier “l’offre” dans la vie politique française pour que nous ayons une alternative crédible à LREM ou le RN lors des prochaines élections présidentielles. Je pense essentiellement au “Parti Socialiste” ou à “Les républicains” qui sont pour l’instant inaudibles. Quand vont-ils se réveiller?

 

 

 

 

30 juillet 2017

A l'eau

En cette période de sécheresse extrême dans le sud européen, je me convaincs que l'eau est effectivement une matière merveilleuse, à la fois bienfaitrice, nourricière et menaçante.

C'est tout d'abord la source de notre vie. Les bactéries auraient commencé à prospérer dans le liquide primordial qui aurait été également le lieu de création des premiers acides aminés, à l'origine de l'ADN. L'eau est donc à l'origine de notre vie terrestre, indépendamment du fait que ce soit une volonté divine ou non. Pas de polémique, mes amis! Le lien entre la vie et l'eau est tellement fort que les scientifiques n'envisagent pas que la vie puisse se développer sous d'autres conditions, de sorte que nous cherchons d'autres planètes habitées sur le critère de la présence de l'eau. Cela fait longtemps que je ne suis plus scientifique et je me demande s'il ne faudrait pas penser plus large: pourquoi ne pas envisager des formes de vies fondées sur une autre chimie que la nôtre. Le carbone, l'oxygène, l'azote et l'hydrogène pourraient être remplacés par d'autres molécules dans un système cohérent. Nous ne pouvons être aussi anthropocentriques, ce n'est plus possible. En tout cas, l'eau est et reste la source de notre vie terrestre, à l'image des fœtus humain qui prospèrent durant neuf mois dans le liquide essentiel. L'Homme peut rester des semaines sans manger mais ne peut tenir plus de trois jours sans boire (de l'eau). L'eau est partout et dès que nous en manquons c'est une alerte majeure, à l'image de la ville de Rome qui vit une sécheresse sans précédent et où l'eau pourrait être coupée huit heures par jour.  A l'image aussi de nos centrales nucléaires qui représenteraient un danger majeur si les cours d'eau qui les refroidissent venaient à se tarir.

L'eau est donc partout. Sur terre aussi. Elle coule, s'écoule, s'infiltre partout avec une puissance qui peut être destructrice. Elle génère en moi la même fascination que le feu: à la fois bienfaitrice et dangereuse. A l'image des inondations, des orages, des vagues géantes, des tsunamis, des barrages qui ploient sous la pression du précieux élément. Et nous ne pouvons pas grand-chose face au déchaînement des éléments aquatiques. Nous les subissons souvent en dépit des progrès techniques et l'eau reste probablement une des principales menaces pour la vie sur terre. Surprenant antagonisme avec l'eau source de vie.

Le business de l'eau devient une stratégie d'autant plus efficace que son objet est une matière clef. De grands groupes comme Nestlé l'ont bien compris et font de l'eau un business intolérable. Des sources situées dans des zones arides sont captées pour pouvoir revendre le précieux liquide en asséchant les sources utilisées par les locaux. L'eau, source de vie, devrait-elle être un bien commun interdit de commerce? Je dirais que oui dans la mesure où la captation se fait dans des zones où l'eau est un enjeu de survie, comme en Afrique. Pour les sources situées dans les massifs montagneux européens, où l'eau abonde, pourquoi pas.

Et j'en viens donc à une nouvelle tendance: l'eau dans la gastronomie. On dit souvent qu'une eau est bonne (ou non d'ailleurs). Je me demande toujours comment un élément totalement neutre et insipide peut être qualifié de bon ou pas bon. Probablement du fait que l'eau n'est pas pure et que les quelques éléments qui traînent dans le précieux liquide, donnent un arrière-goût qui séduit les gastronomes. Par exemple, le bicarbonate de soude et son petit goût salé donne une impression de rondeur, une saveur suave à l'eau. On trouve maintenant des eaux venant de zones improbables comme des glaces arctiques ou islandaises. Certains y trouvent un goût particulier. Des bars à eau ont fleuri il y a quelques temps, surtout dans les USA BoBos. Pas sûr qu'ils aient le même succès que nos bons vieux bars traditionnels qui vendent d'ailleurs aussi de l'eau, mais simplement agrémentée de quelques substances révélatrices.

La mémoire de l'eau… comment dire… C'est une des hypothèses avancées pour expliquer le mode d'action de l'homéopathie. C'est une trouvaille pour justifier qu'un médicament qui ne contient aucune molécule de principe actif peut avoir un effet sur notre corps constitué, lui d'environ deux milliards de milliards de milliards  de molécules (2 000 000 000 000 000 000 000 000 000). Bien qu'il semble évident que l'homéopathie puisse avoir une action, et pas seulement placebo puisque les nouveaux nés y sont sensibles, je ne crois pas à la théorie de la mémoire de l'eau. Si l'eau avait une mémoire, pourquoi ne se souviendrait-elle que des molécules dont on veut qu'elles aient un effet bénéfique. L'eau est en effet au contact de matières les plus variées (ou avariées) durant son cycle; très probablement avec des molécules toxiques pour le corps humain. Pourquoi la mémoire de l'eau et sa mémoire n'intoxiqueraient alors pas notre corps? Il doit y avoir une autre explication aux effets constatés de l'homéopathie. Un bel os à ronger pour les scientifiques de tout poil.

tsunami

sauve qui peut...

vague

chaud devant!

bébé nageur

là, c'est cool!

 

 

 

 

 

 

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4 juin 2017

En plongée profonde

Comme vous avez pu le constater (ou pas), voilà quelques mois que je ne m'exprime plus sur ces pages digitales. Un peu du fait d'une surcharge de travail, un peu du fait du processus électoral encore en cours mais qui touche à sa fin. Et tant mieux.

Je suis donc en plongée profonde depuis quelques mois pour éviter de me fâcher avec mes copains de gauche qui me trouvent de droite et avec mes copains de droite qui me trouvent de gauche. Mes copines aussi d'ailleurs. Cette ambiguïté est aussi celle de notre nouveau président qui a pris un risque majeur en se désolidarisant des partis classiques. Il est en passe de gagner son pari, ce qui montre le ras-le-bol de nos concitoyens vis-à-vis de la politique classique. Notre nouveau président va avoir la lourde tâche de ne pas décevoir les gens qui lui ont fait confiance. Si ce n'est pas le cas, nous aurons droit à un président issu d'un parti extrémiste à la prochaine échéance. Je me permets de vous rappeler que, sans compter Macron qui est un OVNI,  nous avons failli avoir un second tour Mélenchon/Le Pen:  Fillon et Mélenchon étaient séparés de 150000 voix seulement.

Comme je ne veux toujours pas me fâcher avec mes copains de gauche, de droite et du centre, je passe au sujet d'aujourd'hui: le travail à la tâche. Ça existe toujours, ça? Ben oui! Même si les ouvriers ne sont plus payés à la pièce dans les usines de nos contrées modernes, certaines professions salariées sont toujours à la tâche, ce qui induit des comportements assez surprenants. Je parle bien des professions de salariés, les professions libérales ou artisanales étant de fait fondées sur une rémunération à la tâche.

J'ai récemment remarqué que le facteur qui passe dans notre rue est toujours pressé. Comme s'il avait mangé la veille un cassoulet après un couscous. Il va vite et nous avons parfois des avis de passage sans même qu'il ait sonné chez nous. Les facteurs sont-ils soumis à une pression particulière? Je me suis alors renseigné sur les contraintes horaires dans les services de la poste: la journée commence entre 6 et 8h30 et se finit entre… 12h30 et 17h00 par la distribution du courrier. La distribution terminée, le facteur peut rentrer chez lui. On appelle cela le "fini-parti", ce qui revient à un travail à la tache! On comprend donc bien que les facteurs sont pressés de finir leur tournée pour aller parfois exercer un second métier comme Olivier Besancenot qui ne pratique plus le "fini-parti" depuis longtemps mais plutôt le Parti tout court.

L'autre profession connue pour le "fini-parti" est le ramassage des poubelles. Je me suis toujours demandé pourquoi les camion-poubelles roulent à toute vitesse dans les centre-ville, entraînant parfois des accidents dramatiques soit pour les habitants qui ont le malheur de se trouver sur le chemin d'un chauffeur pressé, soit pour les éboueurs eux-mêmes. En effet cette profession est une des plus touchées par les accidents du travail avec des circonstances parfois particulièrement affreuses comme cet homme qui a été happé dans sa benne… je me souviens également d'une vieille dame mortellement blessée au petit matin par un excité de la benne.

Le "fini-parti", qui a pu apparaître comme un avantage social ou une liberté, est donc en fin de compte un retour au XIXième siècle du travail à la tâche et génère son lot de revers pitoyables, voire dramatiques. Les ouvriers se sont enferrés dans le cercle vicieux de l'efficacité et de la productivité en croyant gagner une certaine liberté. Heureusement, il semblerait que cela change petit à petit, à la Poste comme dans les services municipaux, comme par exemple à Marseille.

Alors? De droite ou de gauche?

 

poubelle 2

poubelle 1

Restons calmes

19 mars 2017

Deux voitures à Malaga

"Allo c'est Walid... t'es prêt....j'arrive dans 10 minutes... ouais...non, il y aura deux voitures à Malaga...ça ira... t'inquiète pas, c'est des bombes, on ira vite... oui, depuis malaga, deux voitures, demain soir... non, on passe d'abord à Marseille, après on fera Toulouse... allez, j'arrive, a toute"

Ceci n'est pas extrait de la dernière série B que nous distillent nos chaînes favorites mais simplement ce que j'ai entendu dans le bus la semaine dernière.

Il n'est pas nécessaire d'épiloguer durant des lignes: la conversation était sûrement liée à un transfert de haschisch ou autre drogue venant du grand Sud espagnol via Gibraltar.

Pas surprenant en soi mais la manière m'a étonné. Comment peut-on se sentir suffisamment intouchable pour laisser transparaître une telle conversation dans un lieu public? S'il fallait une preuve, ceci en serait une que le trafic de haschich est entré dans les mœurs et n'émeut plus grand monde.

Et la question qui vient immédiatement est de savoir s'il faut légaliser ou non le haschisch, question d'autant plus légitime que fumer est devenu banal.

Du côté des "pour", on retrouve ceux qui fument du hasch toute la journée et disent que c'est très bon pour la santé. Comme ce jeune homme que j'ai croisé au ski au sortir d'une cabine et qui fumait vers 10h00 un objet conique de 7 cm environ. Bonjour l'odeur d'herbe de Provence à 1800 m d'altitude. Le haschich est effectivement reconnu pour ses vertus médicinales comme anxiolytiques ou antidouleurs. Il est d'ailleurs admis dans la pharmacopée moderne que les douleurs liées à certaines maladies terribles, comme la sclérose en plaque, peuvent être calmées grâce au principe actif du cannabis.

Un autre intérêt à la légalisation de l'herbe est la suppression des trafics et des désordres qu'il engendre entre autre dans les "cités". Je ne vais alourdir un tableau connu de tous: le cannabis est le poumon économique de zones où le droit n'a plus sa place, ou la police ne met plus les pieds et ou les pompiers tombent dans des guet-apens.

Un autre intérêt est la suppression de la transgression qui pourrait peut-être à terme limiter le nombre de fumeurs aux yeux vides et pupilles dilatées. Le phénomène inverse a été vécu lors le Prohibition américaine qui a généré une augmentation de la consommation, simplement par attraction de la transgression. De la même manière que la Prohibition a généré son lot d'alcool frelaté, l'absence de contrôle de la production de cannabis a permis aux apprentis sorciers de créer des espèces enrichies en principe actif qui mettent en danger la santé de ceux qui les fument. Légaliser permettrait également de contrôler la qualité et le taux de principe actif dans les produits vendu. Il faut bien garder en tête que légaliser est contrôler. Le même principe peut s'appliquer d'ailleurs à toute interdiction qui n'est pas respectée de fait, comme la prostitution. On notera d'ailleurs que la prostitution, comme le cannabis, a une législation particulière: on tolère l'artisanat  mais on interdit les développements à grande échelle: proxénétisme et trafic. Hypocrite, n'est-il pas?

Dernier argument des défenseurs de la légalisation: le cannabis est une drogue, certes, mais rien de plus que la tabac ou l'alcool. Mais est-ce bien vrai?

Du côté des détracteurs de cette légalisation, on trouve des arguments essentiellement tournés vers la santé. Je me souviens très bien que, lors de mon Service Militaire, on nous avait expliqué qu'un joint était aussi nocif pour le cerveau que 200 cigarettes. C'était en 1989 et je n'ai rien retrouvé de tel dans la littérature récente. On a aussi parlé d'effet d'accélération du déclenchement de certaines psychoses, surtout quand le fumeur est jeune. Mais à vrai dire on ne sait pas si la personne fume pour compenser les prémices de la maladie ou si le fait de fumer favorise la maladie. Restent des problèmes sévères d'attention, notamment au volant, des risques pour la femme enceinte, et une baisse durable du quotient intellectuel: fumer du haschisch semble ralentir le cerveau surtout quand on fume à l'adolescence, époque où le cerveau est encore fragile.

Le cannabis est autorisé depuis plusieurs années en Espagne et en Hollande, et il ne semble pas que des problèmes de santé publique particuliers reviennent de ces pays. Par contre, j'ai trouvé un article qui mentionne que le nombre de morts par overdose en Espagne a décuplé et que la consommation a explosé entre 1983 et 1992, date d'un retour en arrière partiel sur la législation du cannabis. En fait la légalisation n'a pas eu l'effet escompté lié à la suppression de la transgression et a, au contraire, favorisé l'accès aux drogues dites dures.

En première analyse, il ressort donc que la dépénalisation présente des avantages significatifs sur le plan sociétal en supprimant essentiellement un trafic nocif à tous points de vue et en controlant la qualité des produits.

Les arguments en faveur de la dépénalisation sont bien plus nombreux que ceux en sa défaveur. Néanmoins, et ce n'est pas rien, il reste des doutes concernant l'impact de la fumette sur le cerveau de nos adolescents. Même si ce n'est qu'un doute aux dires de certains, cela mérite de maintenir l'interdiction.

cannabis generique

22 janvier 2017

Le travailleur français est malheureux

Initialement, je voulais afficher le titre comme une interrogation mais c'est finalement une affirmation.

Dans mon environnement, qu'il soit professionnel ou non, j'entends souvent les gens qui travaillent se plaindre. Beaucoup ne rêvent que de week-end ou de vacances, comme si de moins en moins de personnes se réalisaient dans l'exercice de leur profession. C'est dommage car le travail fait partie de notre cadre de vie  depuis qu'Eve a cédé à la tentation du Serpent, donc depuis un certain temps en fin de compte. Certes, ce n'est pas le cas de tous et certains aiment encore leur profession qui devient alors une vocation ou, parfois, un sacerdoce.

Pour les autres, les symptômes de désamour pour leur travail sont nombreux. Les français sont de grands consommateurs de psychotropes alors que notre pays est un des plus enviés au monde pour sa Nature, son style de vie et son modèle social, du moins ce qu'il en reste. C'est cela aussi le paradoxe français. D'autre part, le niveau de susceptibilité associé aux questions du travail est élevé: il semble que tout effort ou  réforme soit perçu comme la goutte d'eau de trop, comme si les conditions de travail étaient suffisamment tendues pour que toute idée de modification entraîne la suspicion, la rupture et finalement la grève. Les troisièmes symptômes sont les tranches de vie captées dans lieu publics, au bureau ou dans le cercle privé: beaucoup se plaignent de surcharge, de stress, de fatigue chronique et de manque d'intérêt. Signes de morosité.

Pourquoi?

Je pense que l'origine se trouve en partie dans les pertes de compétitivité de nos entreprises consécutive au passage aux "35 heures".  Lors de cette transition, les salaires ont été généralement maintenus mais nous avons travaillé moins. Cela a été très souvent compensé par un ralentissement des augmentations de salaire pour équilibrer les coûts de production. C'est la première frustration du travailleur. Et elle est majeure car nous travaillons tous pour vivre, même si certains le font encore pour une certaine reconnaissance de la société via l'entreprise.

En parallèle des "35 heures", l'état a mis en place une surprotection des salariés qui rend les entreprises relativement prudentes vis-à-vis des embauches en CDI. Elles ont donc recours aux contrats à durée limitée (CDD, intérim ou stages) pour limiter les risques d'inadéquation des ressources, que ce soit par rapport aux compétences ou par rapport au besoin dans le temps. Ces contrats temporaires sont la seconde source de frustration, et je le comprends, car ils donnent au salarié l'impression d'être une sorte de marchandise qu’on prend ou non en fonction  du besoin, et non une ressource sur laquelle on doit capitaliser. Par conséquent, nous ne pouvons que constater que la surprotection des salariés le dessert en fin de compte. On retrouve d'ailleurs la même problématique  pour les locataires de biens immobiliers qui sont souvent pénalisés par une réglementation qui mène les propriétaires à des demandes de garantie de plus en plus exigeantes.

La troisième cause de frustration est aussi une conséquence de la baisse de notre compétitivité.  Les entreprises demandent toujours plus d'efficacité à leurs salariés pour réduire les coûts de production. Les salariés se retrouvent ainsi dans une zone d'inconfort permanent. Or l'effort, dans tous les domaines, n'est acceptable que sur un temps limité.

Voilà donc le triste constat des causes de la morosité du travailleur français. Il est temps que nous envisagions le travail différemment, peut-être en nous rapprochant du modèle américano-britannique dans lequel les personnes travaillent plus de jours par an (donc moins de jours de congés) mais moins d'heures par jour. Cela permettrait d'envisager le cycle travail/repos ou profession/privé d'une autre manière en quittant le bureau plus tôt certains soir. Il faudrait également déréguler en partie le Travail pour donner plus de mouvement en facilitant les embauches comme les ruptures de contrat. Mais que n'ai-je pas dit là? Ce serait une révolution: non pas de le mettre en place mais simplement de le proposer!

gaston

2 octobre 2016

Back to basics

Ce titre est emprunté à une célèbre revue scientifique qui rappelle certains principes de base dans une simple page. Elle peut être traduite par "retour aux fondamentaux".

J'ai abandonné mon blog de manière involontaire, disons pour raisons professionnelles, ce qui vous aura permis de rester tranquilles pendant quelques mois. Cela m'aura aussi permis de prendre un peu de recul sur tout ce que j'ai pu écrire en essayant d'en évaluer la cohérence.

Pour ce redémarrage et dans la période troublée que nous vivons, j'en viens à me poser la question de ce qui a réellement de l'importance dans notre système politique et social. Les fondamentaux, donc. Pas facile de les identifier compte tenu du flot d'information fourni dans le cadre de rhétoriques parfois tordues et ce, de par le monde. Voici mon premier choix.

Le respect

Peut-on distinguer le respect de soi et le respect d'autrui? Je ne sais; il paraît que l'un sous-tend l'autre. Mais lequel? En tout cas, le respect me semble une valeur mère qui induit une myriade d'autres qualités comme l'empathie, l'humilité, l'ouverture d'esprit, la modération, l'intégration sociale, l'art du compromis, etc… je suis d'une entreprise dans laquelle il a été demandé aux employés de définir les principales valeurs qu'ils défendent: le respect est arrivé en tête. Signe que je ne suis pas seul à mettre le respect à une place respectable, tout au moins dans le microcosme dans lequel j'évolue.

Il est difficile de montrer du respect à des personnes qui en ont manqué pour vous, de sorte que le manque de respect peut s'avérer une spirale infernale, bien connue dans les peuples ayant une réputation de fierté. La grandeur du Sage est donc de pouvoir montrer du respect, au moins en apparence, aux personnes n'en ayant pas fait preuve à son égard. Cela relève de la théologie, et je ne m'y aventurerais pas plus loin, atteignant un de mes domaines d'ignorance. Pour ma part, j'essaie toujours de comprendre ce qu'on me dit en évitant, autant que faire se peut, de juger. Mais c'est un exercice difficile: nous jugeons en permanence et nous ne savons pas dire "peut-être" ou "je ne sais pas" ou encore "il a peut-être raison". Les jugements "à la Trump" sont des attitudes qu'il faut combattre en essayant de toujours comprendre pourquoi telle ou telle personne, électeur, collaborateur, etc… a exprimé un avis qui peut être la face émergée d'une souffrance. Un exemple concret: il ne faut pas nier le résultat des urnes. C'est un manque de respect des électeurs qui peut aboutir à des réactions vives, comme un cocotte-minute qui n'aurait plus de soupape.

Un vrai ascenseur social

L'ascenseur social est gage d'espoir et de projection dans l'avenir. Un peuple qui n'a plus d'espoir est un peuple mort. Comme je l'ai déjà dit ici, il faut que tout un chacun ait la possibilité de se propulser dans un environnement socio-professionnel supérieur à celui dans lequel il a été élevé. C'est un principe vertueux qui motive les jeunes, comme les moins jeunes, à faire des efforts. Et les efforts sont également profitables à la société, pas seulement à l'individu. Un véritable ascenseur social fondé sur une école républicaine et équitable où chacun à sa chance est donc essentiel. Je pèse et choisis mes mots: avoir au moins une chance dans sa vie ne veut pas dire que l'état doit systématiquement compenser si la chance n'est pas été prise au vol. Se pose alors le problème du droit à l'erreur. Erreurs de jeunesse entre autres. Nous n'avons pas tous la chance d'avoir eu des parents qui nous ont soutenus dans notre jeunesse, que ce soit psychologiquement ou financièrement, c'est vrai. Et la traditionnelle question du rôle de l'Education Nationale revient sur le devant: doit-elle compenser le manque d'éducation prodiguée par les parents, en se plongeant dans la stratégie communautaire mise en œuvre, par exemple, dans les Kibboutz? La question est difficile et les réponses multiples. La plus raisonnable me semble de prendre le problème à la racine et d'éduquer, dans notre système scolaire, les enfants pour qu'ils puissent à leur tour éduquer correctement les leurs. Activité intrusive par rapport à la sphère familiale mais probablement nécessaire pour casser le communautarisme social  et religieux qui nous affecte, et toutes les frustrations qui s'en suivent.

Une vision sur les prochaines décennies

Je me tuerai à répéter que nous manquons de vision à moyen et long terme, à l'échelle européenne et mondiale. Je viens de lire que le nombre de décès liés à la pollution est en augmentation nette. Cette année, le chiffre de 3 millions dans le monde est avancé. C'est 2 fois plus que les décès dus au Sida et 5 fois plus que ceux liés au paludisme. Malgré cela, certains pays comme l'Allemagne sont en train de stopper le nucléaire et relancent le charbon, qui est la principale origine de cette pollution particulaire. Combien de personnes sont mortes du nucléaire depuis sa création? Comment peut-on à ce point ne pas voir plus loin que le bout de son nez? Il va falloir allonger le nez ou porter des lunettes. Mais comme dit plus haut, la stratégie doit être globale et non locale. Rien ne sert de supprimer le charbon en France si nos voisins en usent. De même qu'il ne sert à rien de supprimer le nucléaire si nos voisins l'utilisent. La contamination, si elle arrive, se propage au niveau continental, voir Tchernobyl. Nous sommes dans l'ère de la gestion urgente et locale de problèmes déjà enkystés. Il va falloir passer à une gestion globale de problèmes futurs et ce n'est pas gagné. J'espère que les "think tank" vont à terme compenser le manque de perspective que nous donnent les politiques qui devraient en conséquence se cantonner à l'implémentation de solutions définies par des groupes qui ont les capacités de se projeter dans l'avenir. Google le fait bien. Pourquoi pas les états?

Une bonne bouteille de pinard

 No comment, un fondamental sans conteste.

 

 

 

 

percing nasal

 

 cochon avec anneau

A propos de respect: en voilà un qui ne se respecte pas (devinez lequel)

11 septembre 2016

De la démocratie directe à l'anarchie

La démocratie directe s'invite de plus en plus fréquemment dans les décisions politiques. Les sondages ont valeur de contrôle permanent des sentiments de l'électorat, et par conséquent, contrôle des chances de se faire réélire. La presse est dans le coup mais les politiques en profitent. Je me demande si, à terme, les gouvernements ne vont pas avoir leur site sur facebook pour que le peuple mette des "like" aux mesures qui sont en attente de décision. On pourrait se réjouir car cela pourrait permettre de désamorcer les crises comme celle qu'on a vécue avec la "Loi Travail" de la pauvre Myriam qui ne porte pourtant pas bien son nom. Que nenni! Les "like" majoritaires ne changeraient rien puisque les minorités actives mènent désormais la danse.

Des exemples de démocratie directe? Le premier est celui de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Il est quand même stupéfiant qu'un projet en cours depuis 40 ans et approuvé par tous les étages de notre structure républicaine soit remis sur le tapis par un referendum. Et d'autant plus pétrifiant que des responsables écologistes reconnus ont annoncé qu'ils ne reconnaîtraient le résultat qu'à condition qu'il soit conforme à leur opinion. Drôle de démocratie…! Je crois bien que le boyfriend de Julie Gayet s'est encore mis dans un beau pétrin par manque de courage décisionnel, car nous pouvons gager que les Zadistes ne vont pas battre en retraite dans le cadre cette bataille qui est devenue une affaire personnelle, comme la "loi travail" d'ailleurs.

Second exemple, beaucoup plus dramatique. Le referendum sur le Brexit. Dans une manœuvre électoraliste et démagogique, D. Cameron a proposé une consultation du peuple. Et le pire c'est qu'il l'a fait. Je vais être un peu analytique: le Brexit a été voté par 33 millions de grand-bretons et l'écart est de 4%. Ce qui veut dire que l'hésitation de 2% des votants, soit 660 000 personnes pourrait bien remettre en cause la construction européenne des 50 dernières années en affectant tous les européens, soit 500 millions de personnes. C'est l'Europe entière qui aurait dû s'exprimer sur un tel sujet! D'autre part, ces 2% d'indécis vont très certainement amener la peste et le choléra dans leur pays. Les autres pays européens ne veulent pas d'une contagion. La meilleure manière d'éviter cela est de montrer que les mauvais élèves sont soumis à une punition exemplaire et je ne vois pas les pays européens être conciliants à l'égard des GB. Arranger le divorce entre Europe et Royaume-Uni reviendrait à montrer que la sortie est non seulement aisée mais qu'en plus, les conséquences sont mineures, ouvrant ainsi la porte à d'autres sécessions. Les ministres européens vont déjà en ce sens en demandant à ce que le processus aille vite, ce qui a entrainé une démission de D. Cameron plus rapide que prévue. Nous nous retrouvons donc beaucoup d'incertitude et de frustration du fait d'une manœuvre politicienne de quelqu'un qui a endossé un costume trop grand pour lui et qui a voulu expérimenter la démocratie directe.

La démocratie directe est une mauvaise chose et remettre en cause des efforts collectifs de dizaines d'années par le fait de quelques mouvements d'humeur de minorités est dramatique. Je reviens sur ce que j'ai toujours dit: il faut de la stabilité dans la politique et une certaine vision à moyen terme. La démocratie directe n'est qu'un perturbateur sur le court terme car le peuple ne sait pas toujours ce qui est bon pour lui.

Désolé, mais vous pouvez réagir.

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