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Le cynorhodon
3 octobre 2012

Les vendeurs

Je m'apprête à cracher une nouvelle fois mon venin sur une catégorie de personnes dont j'ai du mal à accepter certains agissements. Encore un blog négatif donc. Le prochain sera plus positif, promis.

Ce coup-ci en tout cas j'aimerais adresser le difficile sujet des vendeurs. Qu'est-ce qu'un vendeur? C'est quelqu'un qui a suivi une formation pour vous vendre ce dont vous n'avez pas besoin, ou pas envie, ou pas les moyens. Si vous savez ce dont vous avez besoin, envie et que vous avez les moyens de vous l'achetez, vous allez au magasin, vous achetez et c'est tout. Le but du vendeur est donc de vendre à tout prix, ou plutôt au meilleur prix; le meilleur prix étant le plus élevé que le client est prêt à payer sans se sentir arnaqué. Les vendeurs suivent des formations probablement très poussées qui font appel à une analyse quasi-psychologique du client par le biais de questionnaires élaborés par les forces de marketing (les gourous des vendeurs). Ce qui amène à une flopée de questions posées avant même que vous disiez ce dont vous avez envie ou besoin, tout cela pour mieux vous cerner. Ils arriveraient donc à vous vendre un string-léopard (fourré néanmoins car il commence à faire froid) alors que vous étiez venu acheter une doudoune bleu marine. Les plus redoutables que j'aie rencontrés sont, en vrac: les vendeurs de résidence en « time sharing », les vendeurs d'assurance et produits bancaire, les vendeurs de voiture et les vendeurs de cuisine, sans compter les camelots sur les marchés qui sont probablement les champions hors tout. Je dois reconnaître que, pour tous ceux-là, la technique est rodée et que, si on n'est pas prévenu de ce type d'agissements, on peut tomber facilement dans le panneau.

Et ce sont les foyers modestes et peu au fait de ces pratiques qui en font les frais. Pourquoi? Parce que le vendeur sait vendre sa soupe sans que cela n'affecte votre porte-monnaie grâce à l'arme fatale: le prêt. Le prêt est l'outil magique et indispensable du vendeur: il permet de vendre même à ceux qui n'ont pas les moyens d'acheter tout en garantissant des bénéfices à son entreprise par le biais de taux prohibitifs. Tout bénéfice donc. Mais toute cette approche peut avoir des conséquences dramatiques: elle accentue le sur-endettement. Nous avons en France quelques garde-fous qui permettent d'éviter un taux d'endettement douloureux dans le cadre des crédits immobiliers. Mais peu de barrières pour les crédits à la consommation, ceux qui, justement, ont les taux les plus élevés. Me trompe-je beaucoup si je dis que la crise des sub-primes aux USA est le fait de vendeurs de crédits trop zélés? C'est probablement exagéré mais il doit y avoir une part de vérité puisque les prêts ont été concédés avec des garanties insuffisantes sachant que, de toute manière, un défaut de paiement pouvait être compensé par une saisie du bien. Seulement voilà, les prix de l'immobilier se sont effondrés et les banques n'ont plus pu se payer. On connait la suite. On en paie encore les frais cinq ans après; et ce n'est pas fini. Tout cela pour satisfaire les objectifs commerciaux de quelques milliers de vendeurs sans scrupules. Le consumérisme nous tuera.

Mais les rois de cette engeance sont surement les politiciens. Remarquez bien que je ne dis pas « hommes politiques » car les femmes ne sont pas en reste. Les politiciens ont une capacité à vendre leur soupe hors du commun. Quand on dit, comme François II en Avril, qu'on ne veut pas de la rigueur mais plutôt de la croissance, qu'on promet d'en découdre avec Angela mais qu'on met en place un budget d'austérité en Septembre tout en votant le pacte de stabilité européen, je comprends qu'on génère une certaine frustration dans son électorat. Ceci dit, François II a fait ce qu'il fallait faire, peut-être pas de la bonne manière, mais il était urgent de se serrer la ceinture. Les politiques savent nous vendre les lendemains qui chantent, le bonheur en brique d'un litre qui se range facilement dans la placard de nos circonvolutions, et les idées prémachées qui plaisent à un maximum de péquins. Le pire c'est qu'on le sait mais qu'on ne s'en rappelle jamais. C'est comme les jeux de hasard: on croit toujours que « cette fois-ci, c'est la bonne ».

Malgré tout, il faut bien reconnaitre que les bons vendeurs arriveraient à vendre n'importe quoi à n'importe qui (une Fiat à un Allemand par exemple). Faites attention donc la prochaine que vous voulez acheter une doudoune bleu marine. Si on vous propose un string fourré, négociez bien le taux du prêt.

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