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Le cynorhodon
22 août 2013

Métiers d'avenir

Je ne vous parlerai pas aujourd’hui d’une question philosophique qui me taraude chaque été : Pourquoi les femmes mettent-elles leurs pieds sur les tableaux de bord des voitures ? Qu’est-ce qui les poussent à exposer leurs extrémités ? L’envie de bronzer ? L’envie de se délasser ? Une forme d’exhibitionnisme ? Je ne sais pas. En tout cas, on devrait interdire aux conducteurs de rouler avec les pieds sur le tableau de bord. Ne rigolez pas : j’en ai vu un hier sur l’autoroute.

Je ne vous parlerai pas non plus du dernier reportage sur Arte. Hier soir, il s’agissait d’une analyse comparée des dinosaures à plumes en Allemagne et en Chine. Passionnante, la discussion sur la couleur des plumes (qui n’est forcément plus visibles sur les fossiles ; on n’est pas en Egypte), mais un peu spécialisée tout de même.

Je ne demanderai pas non plus si les philanthropes doivent aussi aimer les misanthropes. Ni si le supplice vaut la peine d’être vécu.

Non, aujourd’hui, je me pencherai sur les métiers d’avenir. Pas les emplois, mais les métiers. Pour essayer d’y voir clair, tournons-nous vers les tribus africaines. Non pas pour me gausser mais plutôt pour faire référence à des humains qui ont su conserver l’essentiel. Comment sont structurées ces tribus ? On y trouve essentiellement un chef, un sorcier, des agriculteurs et des chasseurs. Même si ces civilisations sont bien loin de la nôtre et que la vie là-bas à un autre sens qu’ici, je pense que cela nous rappelle précisément les besoins primaires de l’Homme.

Tout d’abord, il faut un chef et un visionnaire pour guider le troupeau. Cette structure existe depuis la nuit des temps, même chez les animaux. Nous aurons toujours besoin de chefs de file. Ce n’est pas donné à tout le monde que de pouvoir être un leader mais ceux qui arrivent à voir clair dans les contraintes présentes et dans les implications sur l’avenir auront toujours un bel avenir devant eux. Mais les candidats sont nombreux, pas toujours de manière justifiée d’ailleurs.

Ensuite le sorcier, qui est à la fois un homme de religion et le médecin local. Nous nous poserons encore longtemps la sempiternelle question de notre origine, de notre avenir et du sens de notre vie. La religion est une des réponses possibles et elle reste un soutien privilégié à l’homme dans son affrontement avec les vicissitudes de la vie. Bon point pour les religieux, donc, même si cela ne se voit pas en ce moment chez les chrétiens qui souffrent d’une « crise des vocations ». Mais n’oublions pas l’Islam qui, lui,  en a à revendre. Ensuite, le rôle de médecin qui est présent dans notre société depuis très longtemps a encore de beaux jours devant lui. Le médecin est celui qui peut faire rêver l’homme à une vie meilleure et plus longue. Personne ne pourra nous empêcher d’aspirer à vivre plus longtemps même si la vie est parfois terrible. Les médecins, même si leur rôle est appelé à changer compte tenu du problème du financement de la Santé, resteront encore longtemps une clef de voute de notre société.

Pour finir avec la structure tribale, nous avons les agriculteurs et les chasseurs. De manière évidente, ils répondent à un de nos besoins primaires : se nourrir. Dans nos civilisations, les métiers liés à l’agro-alimentaire associés à une démarche « qualité » pour nous permettre de pérenniser notre production ont un bel avenir devant eux, surtout quand on réalise qu’il faudra nourrir en 2050 environ 9 milliards d’humains. Apprêtez-vous à manger des insectes. Je connais déjà un producteur pas loin de chez nous. Pour l’instant, sa croissance est faible : il reste encore à faire notre révolution culturelle alimentaire. C’est qu’il reste encore quelques pas à franchir entre le suprême de pigeon avec sa purée de petits pois frais sur un lit d’abricots confits légèrement épicés au gingembre accompagné d’un Côtes de Beaune ; et le cafard grillé accompagné d’un verre d’eau.

Mais notre civilisation évoluée  a créé aussi ses propres besoins qui se distinguent de ceux d’une tribu africaine. Nous avons vécu une période de transition durant laquelle des nouveaux métiers sont apparus de manière éphémère. De nouvelles révolutions technologiques vont faire disparaitre ces anciennement nouveaux métiers. De manière générale, les métiers pouvant se reposer sur un support dématérialisé sont amenés, je pense, à disparaitre dans leur forme actuelle. Il s’agit, par exemple, des banques, assurances, agences de voyage, agences immobilières et des agences de conseil. Tout cela va se transformer sous l’influence d’Internet qui prend de plus en plus le pas sur les officines ayant pignon sur rue. Je pense également que la recherche en sciences va marquer un pas compte tenu de l’avance notable de la science sur la technologie. Les efforts seront faits plutôt sur cette dernière qui, à l’heure actuelle, peut apporter un réel avantage compétitif.

   

 

bouilleur de cru   bourreau

Quelques métiers disparus

Par ailleurs, et compte tenu de la pression de plus en forte sur les prix de vente, les intermédiaires de toutes sortes vont être de plus en plus souvent supprimés : ils n’apportent rien mais coutent. La vente directe au consommateur va devenir prédominante non seulement pour cette raison mais aussi parce qu’elle donne l’impression d’une meilleure traçabilité du produit. Finalement et de manière fort dommageable, les bouilleurs de cru vont devoir recycler leur alambic dans une récupération de cuivre. La liste est longue, mais de manière plus globale, il me semble que les métiers amenés à disparaitre sont ceux qui ont une faible valeur ajoutée. Comprenez les métiers qui peuvent être exercés par à peu près n’importe-qui comme un « loisir » (cf. le succès toujours croissant des magasins de bricolage).

Partant de cette constatation, quels sont les métiers porteurs ? Quelles seront les personnes irremplaçables ?

D’une part, les métiers manuels de haute technicité resteront majeurs. Nous aurons toujours besoin de plombiers, d’électriciens, de mécaniciens et de chauffagistes. Ces métiers nécessitent des compétences de plus en plus complexes compte tenu que les matériels en jeu sont eux-mêmes de plus en plus sophistiqués. Même si certains se hasardent à changer un joint à leur robinet ou à faire une vidange à leur voiture, des spécialistes sont rapidement indispensables quand la chose devient plus compliquée. Les enseignants resteront aussi indispensables. Une société qui ne forme pas ses jeunes disparait rapidement. Les métiers liés à la qualité sont amenés à prospérer. Pourquoi ? Parce que la non-qualité coute plus que l’investissement dans la qualité. Par exemple, imaginez ce que peut couter le rappel de milliers de véhicules quand un défaut générique est identifié. Et comparez-le au coût de quelques personnes  supplémentaires pour mieux contrôler les pièces. Pour terminer cette liste, non exhaustive bien entendu, les métiers liés à la sécurité sont amenés également à prospérer pour répondre à un besoin primaire : pouvoir dormir tranquille. La sécurité ne couvre pas seulement la police, les militaires ou les matons mais aussi la sécurité à domicile, la sécurité dans les moyens de transport, etc… Tout ce qui aura trait à la sureté de fonctionnement des systèmes complexes a de beaux jours à vivre. Le besoin de sécurité rejoint aussi le besoin de longévité comme le montre le rôle de la sécurité sociale !

Notre progéniture doit donc faire les bons choix. Assistés de leurs vieux.

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