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Le cynorhodon
28 novembre 2011

La guerre, l'Internationale et la mondialisation

Pourquoi fait-on la guerre?

  • parce qu'on n'est pas d'accord avec quelqu'un

  • parce que qu'on veut garantir son espace vital

  • parce qu'on veut une revanche

  • parce qu'on ne veut pas faire l'amour.

Cela fait donc beaucoup de bonnes raisons. Par exemple, Ménélas voulut récupérer sa femme (là, c'était pour une belle et non pour une revanche...). Il n'était donc pas d'accord avec Pâris. Par exemple, Jeanne d'Arc a fait les frais d'une lutte de 138 ans (et non 100 ans) entre Angleterre et France suite à un problème de ressources économiques. Les trois dernières guerres en Europe sont liées à l'affrontement entre Allemagne et France. La guerre de 1870 est une guerre plutôt classique qui aboutît au démantèlement de l'empire français. La première guerre mondiale a eu pour prétexte l'assassinat du prince héritier d'Autriche mais il semble que les causes profondes soient liées à la montée du nationalisme dans les différents pays, se sentant floués par les résultats de la guerre de 1870 (« Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine »). Et finalement, la triste trilogie se termine par la seconde guerre mondiale qui eût pour origine la crise économique des années 30 en Allemagne avec toujours ce sentiment d'avoir été floué, mais ce coup-ci, suite à la première guerre mondiale.

Comment éviter la guerre?

Les marxistes ont proposé l'internationalisme: il s'agit d'un mouvement ouvrier qui prône la solidarité entre les travailleurs («Travailleurs de tous pays, unissez-vous ») pour faire tomber le nationalisme, puis, par le biais d'une révolution, d'abattre les frontières pour instaurer le socialisme, sans états, ni classe sociale. C'est donc en créant une entité globale à l'échelle de l'humanité que les marxistes voulaient en finir avec la guerre. Marx disait : « je suis un citoyen du monde ».On pourrait croire que cette utopie a fonctionné correctement en URSS puisque, de 1917 à 1990, il n'y eût officiellement que peu de conflits dans ce gigantesque conglomérat ethnique. Mais est-ce du à l'internationalisme ou au joug imposé par les Staline & Co? En tout cas, l'internationalisme est une belle idée du pacifisme (« l'Internationale fera le genre humain ») qui a probablement inspiré certaines structures politiques actuelles. Par exemple, l'Europe a rassemblé les principaux impétrants de la seconde guerre mondiale pour éviter qu'ils reviennent à la case départ en réclamant des dédommagements des évènements passés. Le passage à l'euro est un début vers l'uniformisation administrative et financière; il renforce les liens entre les états et permet une stabilité à long terme. Un autre exemple mais antécédent aux développements du marxisme: les États-Unis d'Amérique, après s'être sévèrement frictionnés durant la guerre de sécession sont maintenant dans un processus stabilisé dans le cadre d'une grande association d'états relativement hétéroclites.

La mondialisation, même si son but initial n'était pas la pacification, est un autre moyen de stabilisation et de pacification. C'est la réponse des libéraux aux socialistes: « Capitaux de tous pays, unissez-vous! ». Comme dit plus haut, les premiers pas ont été faits aux USA, puis en URSS et enfin en Europe. De grands conglomérats d'états ont commencé à stabiliser des zones géographiques. L'étape suivante a été facilitée par le développement et la baisse des coûts des transports au long cours, que ce soit par air ou par mer. Des développements commerciaux gigantesques ont été créés entre les différents blocs; la Chine et l'Inde étant des blocs à part entière. Faisant suite aux développement commerciaux, il y eût des participations croisées de capitaux: les investisseurs, croyant que l'herbe est plus verte chez le voisin, ont placé leurs capitaux à l'étranger. Ce qui fait que les intérêts d'un pays ne résident plus uniquement à l'intérieur sa couverture géographique, mais aussi, et parfois surtout, à l'étranger. A l'échelle de l'entreprise, on appelle cela une participation croisée; à l'échelle de la planète, c'est la mondialisation. Et, comme les participations croisées pour les entreprises, la mondialisation permet de neutraliser les velléités belliqueuses puisque attaquer un pays peut remettre en cause une partie de ses propres intérêts. Par exemple, l'équilibre entre la Chine et les USA est plus fondé sur des critères économiques que militaires: la Chine a intérêt que les USA continuent à consommer sa production, et les USA savent très bien que la Chine est leur plus important créancier et qu'elle possède une des plus grosses réserves en dollar.

Mais tout cela tient tant que l'économie mondiale reste dans un état métastable et que la situation, qui est en réalité un rapport de force, n'est pas trop tendue: si les conflits d'intérêt venaient à être trop importants, il n'est pas exclu que des besoins les plus vitaux comme la nourriture, la sécurité et l'énergie prennent le pas sur les intérêts économiques.

 

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