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Le cynorhodon
28 décembre 2011

Ou va-t-on quand on a les yeux fermés?

Le sommet de Durban s'est achevé il n'y a pas si longtemps. Sur un échec, puisqu'il a été décidé de ne pas prendre de décision avant 2015. Et pourtant le réchauffement est bien là. Ce n'est plus un risque, c'est un fait. Il suffit de trainer sur le net et de regarder la fonte des glaces au Groenland en une dizaine d'années (voir ci-dessous). Il suffit de comprendre que le dernier mois de Novembre fait partie des trois mois les plus chauds depuis que le météo existe, avec ses 2.9°C au dessus des normales. Il suffit de se rendre compte que le dix années les plus chaudes sont localisées dans les quinze dernières années.

groenland_fonte

 Et pourtant, nous continuons de consommer comme si de rien n'était. Tous les matins, je vois des files continues de voiture où chaque conducteur est seul. Nous illuminons nos villes pour Noël, nous prenons de plus en plus souvent l'avion alors qu'il génère 60 fois plus de CO2 que le train (en France). Nous développons la voiture électrique tout en voulant supprimer le nucléaire: comment va être produite l'électricité? Avec du charbon? Et pour couronner le tout, les Anglais se mettent à faire du vin avec les cépages français les plus septentrionaux comme le Chardonnay.

Je veux croire que l'échec du sommet de Durban est lié à la crise financière mondiale. Nos dirigeants parent au plus pressé et, éteindre le feu dans les salles de marché est plus urgent que refroidir la planète. Il est temps que l'écologie deviennent une contrainte économique pour qu'on commence à s'y intéresser vraiment. Comme je l'ai déjà dit ici, l'écologie s'affirmera quand elle sera rémunératrice. Coté sommet qui finit en eau de boudin, le dernier sommet européen a été un exemple du genre. Des mesures diverses ont été annoncées pour endiguer la chute des marchés et pour redonner confiance aux investisseurs, voire pour relancer la consommation et favoriser les crédits. Mais rien sur le remboursement de la dette. Prenons la France, qui doit environ 1800 milliards, soit la modique somme de 100 000 euros par foyer fiscal. Comment va-t-on faire pour rembourser: ce n'est pas la taxe sur les sodas ou la suppression de quelques niches fiscales qui vont permettre de combler l'abysse. On nous parle de 10 milliards de ci, de là, mais nous sommes au moins deux ordres de grandeurs en deçà de l'objectif! Un jour ou l'autre, il faudra prendre des décisions qui feront mal. Pas maintenant, car les dirigeants ont une vision court terme et n'ont qu'un seul but: leur réélection. Mais quand la pression deviendra plus forte et que le défaut de paiement se fera plus net, il faudra travailler plus pour gagner moins, et produire des richesses pour rembourser nos dettes et non pas profiter de richesses que nous ne pouvons pas nous payer. Si on ne fait pas cela, que faire d'autre? Forcer nos créanciers (la Chine?) à annuler notre dette? La guerre? Peut-être pas puisque plus d'un tiers de la dette est détenue... par des français! Sous forme de Sicav, d'assurance vie et autres produits financiers vantés par nos systèmes bancaires. A bon entendeur...

En tout cas, je ne vois pas comment on va pouvoir rembourser sans faire de sacrifices et adopter un nouveau mode de vie. Je ne suis pas un spécialiste en maquereau-économie comme certains dirigeants du FMI, mais c'est peut être le moment de mener une réflexion sur notre futur à moyen terme, à savoir jusqu'à la fin du siècle.

Il est temps d'ouvrir les yeux et de redresser la barre avant d'arriver dans le mur. Et pour cela nous avons besoin de visionnaires plus que de politiciens.

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