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Le cynorhodon
30 janvier 2012

Consommons différemment!

A l'heure ou nous entendons parler de relance par la croissance, on peut se demander si croissance rime avec consommation. Par consommation, j'entends, et pardon aux économistes qui me lisent, j'entends donc consommation de biens matériels.

Je pense qu'il faut favoriser la consommation de services par rapport à la consommation de biens matériels en évitant que les marchandises que nous achetons soient des marchandises « à usage unique ». Nous avons tous pu remarquer que les matériels que nous achetons sont de plus en plus bon marché mais durent de moins en moins longtemps. Nous consommons donc de plus en plus des biens matériels souvent fabriqués dans des zones où la main d'œuvre est peu chère. Il faudrait d'inverser la tendance en augmentant la taxation sur les produits manufacturés et en réduisant les taxes sur la main d'œuvre de maintenance de ces matériels. Les avantages seraient les suivants:

  • limitation des importations puisque les matériels sont fabriqués pour l'essentiel à l'étranger

  • limitation des déchets puisque l'entretien est favorisé par rapport au rachat de matériel neuf

  • relance de la main d'œuvre en France

Certes, la réparation une caractéristique des pays « en voie de développement » mais devons nous consommer du neuf pour être heureux?

Nous consommons également beaucoup de transports: de manière directe en nous déplaçant à titre privé ou professionnel; ou de manière indirecte en consommant des produits venant de lieux plus ou moins distants. Le développement des transports semble aller de pair avec le développement économique depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Mais tout cela est-il bien indispensable? Devons-nous aller aux Maldives en hiver et skier dans les Andes en été? Devons-nous tenir des réunions en face-à-face ou des moyens comme la vidéoconférence ne devraient-ils pas être développés et utilisés plus souvent? Devons-nous systématiquement consommer n'importe quel fruit ou légume en toute saison? Pour moi, la réponse à ces questions est « non » et je pense qu'il faut limiter les transports et leurs impacts négatifs. Pour cela, il faut augmenter le prix des carburants. Disons le super à 3 € par litre, et pour tout le monde. Les effets bénéfiques seraient nombreux:

  1. réduction de la production de CO2 et ralentissement du réchauffement climatique

  2. encouragement des productions locales: le fameux « consommer français », ou tout au moins européen, tomberait sous le sens compte tenu de l'augmentation du coût du transports des produits étrangers.

  3. gestion des réserves pétrolières: la baisse de la consommation permettrait d'économiser les ressources pétrolières et d'avoir le temps de mettre en place des énergies de substitution autres que le nucléaire qui pour moi reste indispensable sur les trente prochaines années.

  4. Réduction du trafic en France, nœud de communication routier européen, moins de pollution et moins de morts sur les routes.

Bien évidemment, le coût induit aura un impact sur le budget des personnes ayant de long trajets pour se rendre à leur travail. Mais cela devrait encourager le covoiturage: il suffira d'être deux par voiture pour recouvrer un cout de transport initial. Le covoiturage aura un effet secondaire: désengorger les grandes villes puisqu'il y aurait jusqu'à moitié moins de véhicules. En parallèle, il faudra développer les transports en commun et inciter les gens à travailler plus près de leur lieu de travail. Dans mon entourage, plusieurs personnes habitent à plus de 40 km de leur lieu de travail. Cela aurait été impensable dans les années 50-60 où la plupart des français faisaient une pause entre midi et deux en rentrant chez eux, à pied...

Pour que l'augmentation du prix des carburants soit efficace, il faudrait qu'elle soit adoptée au minimum au niveau européen. C'est bien là le problème qui rend cette idée utopiste. Par contre, on peut espérer que les crises à répartition au Moyen Orient amènent une augmentation du prix du brut, en référence à l'affolement des marchés quand l'Iran a parlé de bloquer le détroit d'Ormuz.

Nous consommons aussi beaucoup d'énergie, pour nous transporter, pour nous chauffer en hiver et pour nous refroidir en été et pour communiquer, entre autres. Par exemple, la recherche d'information sur internet génèrerait 1 kg de CO2 pour 70 pages de web et les 4 milliards de téléphones portables créeraient autant de CO2 que 20 millions de voiture... Faut-il pour autant réduire notre communication? Je ne crois pas. La communication a été et reste un facteur de développement et d'enrichissement. Elle permet également de limiter les transports et les nouvelles technologies permettent d'économiser le papier qui était devenu un vrai problème compte tenu de l'impact de sa production sur les réserves forestières. Acceptons donc l'impact énergétique des nouvelles techniques de communication.

Il existe donc différentes façons de consommer différemment en limitant la consommation de produits manufacturés et en limitant les transports. Les méthodes incitatives sont nombreuses mais relèvent de l'utopie si elles ne sont pas adoptées à grande échelle.

Mais, au final, la meilleure façon de consommer mieux reste de consommer moins!

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