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Le cynorhodon
28 juin 2015

Révolution

Une révolution est l'action de faire un tour complet pour revenir au même endroit, au même point ou au même état. Depuis 1789, nous avons parcouru un long chemin, traversant les guerres napoléoniennes, revenant à la monarchie puis, après être revenu à la république, basculant dans deux guerres mondiales tout en flirtant avec un fascisme collaborateur. Nous avons vécu les trente glorieuses, la prospérité puis les crises à répétition tout en acquérant une certaine maturité politique et institutionnelle grâce à l'Europe. Depuis 2008, nous nous enfonçons dans une crise profonde engendrée par des calculs financiers risqués chez nos copains américains. La pauvreté ne cesse de s'accroitre dans notre pays et le conservatisme général associé à une vie politique misérable empêche toute réforme en profondeur. Tout au plus quelques emplâtres sur des jambes gangrénées. Certes, nous ne sommes pas revenus à1789. Nous avons encore du pain. Mais tout est bloqué comme à la fin du 18ième siècle, par les syndicats de tout poil, les lobbys, les ambitions personnelles, les politiques indéboulonnables, et les médias anesthésiants. Le flot de notre histoire est bloqué; l'eau dort. Dans une certaine mesure, la boucle est bouclée et nous sommes revenus en 1789 même si les castes qui détiennent le pouvoir réel ne sont plus les mêmes.

Reste donc à faire notre révolution, au second sens du terme, à savoir éliminer l'establishment pour partir sur des bases sociales, politiques, religieuses et culturelles nouvelles tout en insufflant un nouveau sens de l'intérêt commun et du respect de l'autre, qui sont les deux mamelles d'une société stable et sereine. Cela ne pourra se faire sans qu'il y ait du sang sur les murs. La montée des partis d'extrême gauche en Grèce et Espagne ne sont que les prémices d'une volonté de voir les choses différemment. Notre monde est vieux et fatigué. Notre Europe est inhibée par sa ceinture de chasteté financière et par sa vision engoncée de son avenir.

Certains d'entre nous auront à perdre si cette révolution que j'appelle de mes vœux arrivait. Je m'inclus dans le lot et même si des sacrifices sont à attendre d'une telle démarche, elle est nécessaire si on ne veut pas finir dans un écroulement dont je ne sais que trop où il nous mènera.

Je prône donc une révolution, urgemment. Ce ne doit pas être une révolution du peuple mais une révolution pour le peuple car le peuple ne sait pas nécessairement ce qui est bon pour lui. Je prends pour exemple le prochain référendum en Grèce durant lequel A. Tsipras va demander au peuple son avis sur des réformes imposées par la zone Euro. Si les grecs refusent, leur sortie de l'Euro parait probable et le pays court à sa ruine. Il est des moments où les politiques doivent avoir le courage de prendre des décisions impopulaires. Il faut interrompre la dictature de la rue et des sondages pour mettre en place une dictature des élites. Une fois que le gouvernement aura été élu, typiquement pour une durée de 7 à 10 ans, les réformes devront s'enchainer pour mettre en place la nouvelle vision de notre pays, que le peuple aura choisi durant les élections. Et plus question de ralentir le processus par des tergiversations ou des tentatives de démocratie directe. Le peuple n'aura qu'à se taire le temps que les réformes donnent leurs effets.

Le choix de l'équipe dirigeante sera déterminant. Droite ou Gauche? Telle sera la question. Mais est-ce vraiment LA question. Nous voyons que, outre quelques erreurs dramatiques comme les 35 heures, les politiques semblent converger vers une ligne médiane tout en oscillant autour d'elle au gré du mécontentement des électorats. Mais les oscillations sont de moins en moins importantes. Pour les matheux, la politique française est une suite convergente. Une suite convergente qui tend vers une social-démocratie à l'allemande ou "à la Manu" (Valls et Macron).

Alors, laissons-nous conduire vers une nouvelle vision de la France qui permettra d'éviter le bain de sang des grandes guerres qui ont fait suite aux grandes crises. Reste à trouver un visionnaire. Et là, ce n'est pas gagné.

 

revolution

Pour ceux qui n'aiment pas l'anglais, on peut traduire par " Bougez-vous avant qu'on soit vraiment dans la merde".

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